Description
NOUVEAU CD EN PRE-VENTE : 11 euros au lieu de 13 (port en sus). Envoi du CD dès qu’il sera fini.
Tomonari Higaki « La Mère de la fertilité »
Œuvre longue de se compositeur japonais au style personnel, inspiré, notamment, par la pensée bouddhiste.
« Chacun des cinq éléments exprime un son propre. Les dix royaumes sont dotés d’un discours. Les six sortes de souillures sont toutes figurées par une lettre. Le corps du Dharma est la vérité à l’état réel ». [Kükai (774-835), in Shoji Jisso Gi · La signification du mot, du son et de la réalité] Cette pièce acousmatique, La Mer de la fertilité, est divisée en deux actes et dix scènes, et s’inspire de la vision religieuse du monde dans le bouddhisme ésotérique, davantage que de la célèbre suite de quatre romans de Yukio Mishima qui fait allusion à une plaine du globe lunaire, désert absolu, mais en même temps “vide” c’est-à-dire “nirvana” ou “extinction”. J’en ai élaboré le plan à partir de l’étude d’un double mandala issu de cette école du bouddhisme tel que pensé par Kükai en particulier. Kükai est le fondateur du “Shingon” au VIIIe siècle (traduction japonaise du mot sanscrit mantra) une école qui enseigne à devenir bouddha dans cette vie avec ce corps : celui qui réalise que le fond de son cœur (bodhi) est le même que celui de tous les êtres, devient un avec le tout, il dissout son moi dans l’univers comme une goutte d’eau se dissout dans l’océan… L’iconographie bouddhiste reflète les sons matérialisés issus des cinq éléments que sont la terre, l’eau, le feu, le vent et le ciel, le sens du pluralisme des valeurs et l’harmonie en tout, la vie et la mort, le corps et l’esprit dans une vue non hiérarchisée, et leur rapport d’éternité. La première partie, Diamant, se réfère en six scènes au mandala “Le Monde du diamant”. On peut y entendre les coups répétés des magnifiques percussions métalliques utilisées dans les cérémonies bouddhistes. Ici s’exprime le spirituel, le raisonnable, le masculin, la reconnaissance sans la chute éternelle, l’affirmation du corps et de l’avidité, etc. La deuxième partie, Matrice, en quatre scènes, reflète le monde du mandala “Le Monde de la matrice”. Le son se développe principalement sur un mode lent et doux : ici s’expriment douceur, matérialité, sensibilité, féminité, pitié et amour, évolution vers l’éternité, ressemblance avec la mère, etc.Au fond, les concepts du bouddhisme ésotérique m’imprègnent toujours quand, avec impatience, je me lance dans la rédaction des notices de mes œuvres. « Ce qui ne peut se dire par des mots, je peux cependant l’éprouver ». [Shinichi Nakazawa, anthropologue]. Parce que c’est au travers de son corps que l’on perçoit et que l’on reconnaît, je voudrais que vous receviez cette musique comme une voix matérialisée qui s’exprime dans l’espace telle une sensation épidermique. [TH]
Contributions : Hitonobu Takeshita guitare électrique, Hidefumi Izukawa shakuhachi & koto, Tomonari Higaki corps sonores & synthétiseurs, Ryonin Kawaguchi voix.Studio : Home studio (montage & mixage), studio de l’université des arts d’Osaka (enregistrement).
Merci à Ryonin Kawaguchi (Temple Senkoji).
Création : Futura 09, festival international d’art acousmatique et des arts de supportVendredi 21 août 2009, Salle Moulinage de L’Espace Soubeyran à Crest [Drôme, France]Interprète acousmatique : Vincent Laubeuf sur acousmonium Motus (76 voix, 100 haut-parleurs).
Création de la nouvelle version : Multiphonies grm 10/11, Dimanche 23 janvier 2011, MAPP Ausitorium St-Germain [Paris]Interprète acousmatique : Tomonari Higaki sur acousmonium GRM (32 voix, 34 haut-parleurs).