Description
Vincent Laubeuf …on ne sait pas
1. Dans le silence on ne sait pas [2015] 22’00
2. 5 miniatures [2016] (interlude) 5’17
3. Dans le bruit on ne sait pas [2015] 20’06
Dans le silence on ne sait pas [2015] 22’00
« […] il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. »
Samuel Beckett, L’innommable, Les éditions de Minuit, 1953
Où il est question du silence et de l’attente, de ce qui n’arrive pas.
Où il est question de refuser le réel (même si cela n’a pas de sens – même s’il n’a pas de sens).
Où il est question, finalement, du tragique (dans la signification expliquée par Clément Rosset, qui y associe la joie).
Création par Jonathan Prager sur l’acousmonium Motus, le 22 août 2015 au festival Futura, Crest
5 miniatures [2016] (interlude) 5’16
Pièce courte composée de 5 mouvements enchainés. Conçue avec légèreté et vivacité. Comme interlude entre les deux pièces du diptyque : Dans le silence on ne sait pas et Dans le bruit on ne sait pas
Créée lors du festival CCMC le 1 mars 2016 à l’Institut Français de Kyoto
Dans le bruit on ne sait pas [2015] 20’00
« Se taire et écouter, pas un être sur cent n’en est capable, ne conçoit même ce que cela signifie. C’est pourtant alors qu’on distingue, au-delà de l’absurde fracas, le silence dont l’univers est fait. ».
Samuel Beckett « Molloy » édition de minuit¬.
C’est le pendant de la pièce « Dans le silence on ne sait pas » créée en août 2015 lors du festival Futura. J’en reprends des sons, des séquences mêmes (mais raccourcies, mises en boucles). Les structures de ces deux pièces sont voisines (elle se rencontre même parfois, quasi-semblable à certain moment) mais le résultat sonore, la perception en est totalement différente : alors que pour « Dans le silence on ne sait pas » l’attente est le centre de tout, le silence domine la pièce, ici au contraire c’est l’obsession qui prend le dessus, ceci jusqu’à la disparation (presque) progressive du son.
Commande de l’Ina-GRM
composée dans le studio du GRM
Création le 10 octobre 2015, cycle Multiphonie du GRM à la MPAA, Paris
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